Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour éviter de semblables conflits, on rédigea au parlement une déclaration que signèrent les chanoines de la cathédrale de Rouen, par laquelle « ils reconnoissoient le parlement de Normandie pour le seul juge des prisonniers qu’ils choisiroient pour jouir du privilége de saint Romain. » Cela n’empêcha point, dans la suite, les autres juridictions de disputer quelquefois au parlement, mais toujours sans succès, des prisonniers détenus dans leurs conciergeries.

Mais, le plus ordinairement, le prisonnier était délivré sans difficulté aux huissiers du parlement, qui déchargeaient le concierge de l’écrou. Pour qu’il pût librement marcher, ils attachaient ses fers ou ses chaînes à une seule de ses jambes. Dans cet état, on le menait, tête nue, à la conciergerie du Palais ; car l’usage voulait qu’il y fût enregistré. En quelque prison qu’il eût été écroué d’abord, il lui fallait passer par la conciergerie du Palais, avant de paraître devant le parlement ; « toujours on l’admenoit et faisoit passer par la conciergerie[1]. », et « si le prisonnier n’estoit pas ferré, il falloit qu’il le fût, avant d’estre conduit devant les juges[2]. » Cette nécessité de passer par la conciergerie était bien étroite ; car, en 1602, le chapitre ayant élu Antoine

  1. Registres du parlement, du 11 mai 1600, et du 8 mai 1603.
  2. Deuxième enquête de 1425.