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IX

L’ÉCOLE DES BEAUX-ARTS.


L’École des Beaux-Arts était pour moi une grande préoccupation. J’avais une certaine répulsion instinctive pour ce lieu, que je ne connaissais que par les récits que j’en entendais faire à quelques-uns de mes camarades.

Cependant c’était la seule voie économique et agréable pour aller à Rome, du moins pour tenter d’y aller. Déjà plusieurs élèves de l’atelier se préparaient à concourir ; devais-je faire comme eux ? Je trouvai un jour l’occasion d’en parler à M. Ingres.

Au premier mot, il m’arrêta.

« Je vais, me dit-il, vous faire une question un peu indiscrète. Mais croyez-vous que votre père puisse faire pour vous les frais d’un voyage en Italie, quand vous serez en état d’en profiter ?

— Je le crois, répondis-je ; du moins mon père m’a souvent dit que, si je ne réussissais pas au concours de Rome, ce qui est en effet très-diffi-