Page:Amiel - Charles le Téméraire, 1876.djvu/83

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Mais le son impérieux du cor
Retentit. Du départ, pour le soldat qu’on fête,
C’est le premier signal. Bataillons, qu’on s’apprête !
Les mains serrent les mains, les cœurs pressent les cœurs ;
Larmes, prières, vœux, baisers ; « Soyez vainqueurs !
» Soyez heureux ! Que Dieu nous garde ! »

La trompette

Pour la seconde fois résonne, et des adieux
Brisant l’effusion, sèche les pleurs des yeux.
Tous tressaillent. Le cri strident qui se répète
A réveillé, d’un coup, l’âpre soif du combat :
« Formez les rangs ! Partons ! À Morat ! à Morat ! »
En vain le ciel est noir, en vain la pluie inonde,
La phalange est en route : elle chante en partant.
Sous les torrents du ciel et dans la nuit profonde,
Pour la rude bataille elle part en chantant :
 
Fils de la libre montagne
Et des grands lacs apurés,
La gaîté nous accompagne :
Voici les Confédérés !