espérait bien avant huit jours être maître de cette
douce colombe sans qu’elle se doutât que ce fût
lui, mais qu’il aurait besoin d’un second. — Prends
Séraphin. — Volontiers ; à savoir s’il consentira, reprit
Durolet. — Séraphin ne mit d’autres conditions
que de partager le butin. — Partager, c’est
trop, lui dit Durolet ; mais je te promets un rendez-vous
sur huit, et c’est en agir noblement. On
chicana un peu sur le plus ou le moins ; mais enfin
les articles furent signés ; et Durolet écrivit à madame
Moreau qu’il était désespéré de ne pouvoir
se rendre chez elle à l’heure convenue, mais que
son frère venait d’arriver et qu’il ne pouvait le
quitter. La dévote répondit que ce ne pouvait
être un obstacle et dit qu’elle serait enchantée de
faire connaissance avec M. Durolet. Les deux capucins
allèrent dans le cul-de-sac du Coq. Séraphin
quitta le froc, et prenant un habit de voyage
fort décent, monta en fiacre avec son prétendu
frère, et arriva chez madame Moreau. Durolet le
présenta à ces dames. La petite personne avait été
si piquée du peu d’attention que le bon père avait
eu pour elle dans leur dernière rencontre (et au
fait il lui avait à peine adressé la parole) qu’elle
le reçut très-froidement. Il n’eut pas l’air de s’en
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