Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/182

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une certaine réputation de galanterie ; elles pensent qu’ils leur tiendront lieu d’expérience. Ainsi l’honnête mademoiselle Précieux n’éloignait pas absolument les propositions que madame Fontaine lui faisait pour son fils, quoiqu’il eût bien dix ans de moins qu’elle. Sa bienveillance à son égard le mettait dans une assez grande intimité dans la maison ; et pour n’être pas privée du plaisir de le voir, elle l’instruisit des malheurs de sa jeune amie, auxquels il parut ne prendre que l’intérêt de l’amitié. Mais le chevalier Fontaine n’était pas homme à voir de si beaux yeux que ceux de la petite Moreau sans concevoir le dessein de se les rendre favorables. Il la consolait donc de concert avec sa future, et la délaissée se laissait consoler. Il fut le parrain du petit capucin, et se chargea de le remettre à son prétendu oncle, qui l’envoya en nourrice.

Mademoiselle Précieux n’avait rien négligé pour fléchir la colère de madame Moreau, mais rien ne put la faire changer de résolution, et elle chargea cette amie de notifier ses intentions à sa fille, dès qu’elle le pourrait sans danger pour son état.

Peu de temps après son accouchement, Joséphine