Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 129 —

— Monsieur, vous me rendez confuse. Je ne sais pas si ma sœur aurait dû songer à cet expédient ; mais quant à moi, je connais le danger de pareilles commissions, et je n’oserais jamais m’y exposer ; les hommes sont aujourd’hui si méchants !

— Vous avez donc, madame, une grande aversion pour les hommes ?

— Monsieur, jusqu’à présent je n’ai pas lieu…

— Mais s’il arrivait qu’à présent un jeune homme aimable vous proposât, par exemple, le mariage, auriez-vous la cruauté de rejeter ses offres ?

— Un jeune homme aimable ? je verrais alors, monsieur, ce que j’aurais à faire.

En disant ces mots, elle voulait jeter à don Christoval un regard tendre et significatif ; mais grâce à l’obliquité de ses yeux, ce fut Lorenzo qui le reçut. Il fit une profonde révérence en signe de remercîment.

— Puis-je vous demander, dit-il, le nom du jeune seigneur auprès duquel dona Elvire se propose de faire des démarches ?

— Le marquis de Las Cisternas.

— Cisternas ! je le connais beaucoup. Il n’est pas en ce moment à Madrid, mais on l’attend incessamment. C’est un excellent jeune homme, et si