Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/285

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l’aimable Antonia me permet d’être près de lui son avocat, je crois pouvoir lui rapporter d’heureuses nouvelles.

Antonia leva sur lui ses beaux yeux bleus et le remercia par un agréable sourire. Leonello fit des remercîments beaucoup plus bruyants et accepta son offre avec des assurances de la plus vive reconnaissance. — Mais, Antonia, pourquoi ne parlez-vous pas, mon enfant ? Répondez aux civilités de monsieur. Auriez-vous la bonté de m’expliquer, continua-t-elle en s’adressant à don Christoval, à quelle occasion tant de monde se trouve aujourd’hui rassemblé dans cette église ?

— Ignorez-vous, madame, que le père Ambrosio, prieur de ce couvent, fait ici un sermon tous les jeudis ? Tout Madrid retentit de ses louanges, et comme il n’a encore prêché que trois fois, tout le monde accourt pour l’entendre. Quoi ! le bruit de sa renommée n’est pas parvenu jusqu’à vous ?

— Hélas ! monsieur, je ne suis arrivée que d’hier à Madrid, et nous sommes si peu instruites à Cordoue de ce qui se passe dans le reste du monde que le nom d’Ambrosio n’y est pas encore parvenu.

— Ce nom est dans toutes les bouches ; hommes et femmes, jeunes et vieux ; n’en parlent ici qu’avec