Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/389

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sition ; je me glissai dans sa chambre sans être vue de mon tyran, et l’instruisis de mon dessein, dans lequel il entra avec beaucoup d’ardeur. Il se leva sur-le-champ, quoique malade, et s’habilla très-vite. Je lui attachai un de ses draps sous les aisselles et le descendis par la fenêtre. Il courut à l’étable, prit le cheval de Claude et partit pour Strasbourg. Il devait dire aux brigands, s’il en rencontrait, que Baptiste l’avait chargé d’une commission ; mais par bonheur il arriva à la ville sans trouver aucun obstacle. Sans perdre de temps, il se rendit chez le magistrat et implora son assistance ; bientôt le récit fait par Théodore passa de bouche en bouche et parvint à monsieur le baron. Inquiet pour son épouse qu’il savait être en route, il trembla qu’elle fût dans les mains des voleurs. Il accompagna Théodore, qui servait de guide aux soldats, et il arriva à temps pour nous empêcher de retomber au pouvoir de nos ennemis.

J’interrompis Marguerite et lui demandai pourquoi l’on m’avait présenté un breuvage assoupissant. Elle me répondit que Baptiste supposait que j’avais des armes, et qu’il voulait me mettre hors d’état de faire résistance. C’était une précaution

  AMOURS. TOME 3.
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