Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/450

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possible que l’infamie de votre sœur n’excite en vous aucun mouvement d’insensibilité ? En ce cas, je vous retire ma compassion, il n’est plus, je vous le répète, en mon pouvoir d’obéir aux ordres de Sa Sainteté, et je vous jure, par notre divin Sauveur, qu’elle est en terre depuis trois jours.

Lorenzo désespéré sortit ; mais don Raymond, en apprenant cette nouvelle, devint presque fou ; il ne pouvait se figurer qu’Agnès fût morte et persistait à dire qu’elle était toujours dans l’enceinte des murs du couvent. Il n’était point de raisonnement qui pût lui faire abandonner ses espérances ; chaque jour il inventait, mais sans succès, un nouvel artifice pour en obtenir quelque nouvelle.

Medina, de son côté, avait renoncé à l’espoir de la revoir ; mais il encourageait les recherches de don Raymond, bien persuadé qu’on avait employé contre la vie de sa sœur des moyens violents, et brûlant de tirer une vengeance éclatante des procédés qu’il attribuait à l’insensible abbesse.

Medina et le marquis décidèrent qu’ils devaient livrer à la justice les assassins d’Agnès. Lorenzo fut obligé de signifier au grand inquisiteur l’ordre du cardinal duc, formalité essentielle dans le cas où il était question d’arrêter un membre de