Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/451

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 129 —


l’Église, de communiquer son projet à son oncle et d’assembler une suite assez nombreuse pour n’avoir à craindre aucune résistance ; il n’eut pas un instant à perdre pendant le peu d’instants qui lui restaient jusqu’à minuit.

Le marquis n’était pas à beaucoup près hors de danger. L’existence lui était devenue odieuse ; il ne voyait rien dans le monde qui méritât de l’occuper. Le seul espoir qui lui restât était d’apprendre en même temps qu’Agnès était vengée et que lui-même était condamné à mourir.

Accompagné de tous les vœux de don Raymond, Lorenzo était à la porte de Sainte-Claire à l’heure indiquée par les agents de la justice. Il avait avec lui son oncle, don Ramirez de Mello, et une petite troupe d’archers choisis. Quoique leur nombre fût assez considérable, il n’étonna personne. Il y avait déjà devant la porte du couvent une grande foule qui s’y était rassemblée pour voir la procession. Il était naturel de supposer que Lorenzo et sa suite y étaient pour le même objet. Le peuple ayant reconnu le duc de Medina, se retira, et laissa passer son groupe sur le devant. Lorenzo se plaça en face de la grande porte. Convaincu que la prieure ne pourrait lui échapper, il attendit patiemment