rent, et il tomba sans connaissance. Il resta dans
cet état pendant plusieurs minutes, après quoi,
étant revenu à lui, il se traîna à pas lents hors de
l’église et alla sur un petit coteau qui séparait
l’abbaye de San Cypriano du monastère des Célestins.
Arrivé là, il se coucha sur le gazon et se
livra tout entier à sa douleur et à son désespoir.
Il veut se détruire, déjà il a tiré son épée pour se
percer, lorsqu’il sent son bras arrêté. C’est un religieux
célestin, appelé Genaro, qui veut l’empêcher
de se tuer, et qui, après un long colloque,
le détermine à entrer dans le couvent des
Célestins, où il trouvera des secours contre les
langueurs de son corps et de son âme. Eugenio se
laissa gagner, et sa douleur ayant abîmé son être
il lui fallut plusieurs jours pour se remettre. Devenu
un peu plus calme, il est dégoûté d’un monde
qui lui est devenu insupportable, et formant la
résolution de se consacrer uniquement à la méditation
et à la retraite, il prit l’habit de religieux
dans le monastère des Célestins, où il était. En
prononçant ses vœux, il voulut porter le nom de
Carlo, qui était celui d’un oncle, cardinal, qui
lui était fort attaché. Il passa près de dix ans dans
cet état, durant lesquels il refusa constamment
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