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Ces murs, réparés plusieurs fois sous la république et qui arrêtèrent Annibal, étaient, au temps d’Auguste, cachés dans les maisons et les jardins, à peu près comme le sont les restes des vieux remparts de Paris, et, dit Denys d’Halicarnasse, difficile à retrouver. On n’en tenait plus aucun compte, et Rome s’étendait en tout sens au delà, sans qu’on pût dire où la ville finissait[1].

L’assertion de Denys d’Halicarnasse a été pleinement confirmée par les débris des murs de Servius qui ont été récemment découverts sur l’Aventin ; car on a vu des murailles de maisons antiques venir s’appuyer obliquement au vieux rempart, lequel est entièrement intact là où il n’a pas été détruit à dessein, comme les jésuites l’ont fait longtemps dans leur vigne pour en exploiter les pierres.

Chez les Dominicains, qui ont apporté le plus grand zèle aux fouilles dirigées par le respectable père Besson, chez les Dominicains on a constaté qu’une maison romaine était à cheval sur l’antique rempart des rois.

C’est à Servius qu’il convient d’appliquer ce que Virgile a dit de Romulus[2].

Septemque una sibi muro circumdedit arces[3].

Ce fut sous Servius que Rome entoura d’un mur les

  1. Den. d’Hal., IV, 13.
  2. Æn., VI, 784.
  3. Georg., II, 535.