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sept sommets ou les sept citadelles. En effet, la plupart de ces sommets avaient été des citadelles, et même, lorsque leur ensemble forma une cité unique, durant les troubles politiques, ils servirent parfois de citadelles. Ils reprirent ce caractère au moyen âge quand les barons romains se fortifiaient sur le Palatin, sur l’Aventin et sur le Cælius.

Même aujourd’hui, à Rome, il existe un esprit local dans certains quartiers.

Depuis les premiers temps jusqu’à nos jours, le fractionnement a été la condition naturelle de l’Italie. Les Romains ont fait violence à cet instinct profond de séparatisme, mais il a reparu après eux, au moyen-âge ; dans les villes d’Italie, chaque quartier était souvent une république. Ceux de Sienne, pendant les courses de chevaux, sont presque en guerre civile, et jusqu’à ce qu’elles soient finies, quand on n’est pas de la même contrada, on risque de se brouiller. À Rome, selon Niebhur, l’habitant des vignes de l’Esquilin, quand il descend dans la ville, dit Je vais à Rome. Cette extrême division a produit un grand développement, mais aussi un grand éparpillement de forces individuelles. Elle a fait la grandeur des Italiens dans les arts et les lettres, leur faiblesse militaire et politique ; elle a fini, après avoir enfanté leur gloire, par amener leur décadence.

Aujourd’hui, par un magnanime effort, ils veulent dompter la nature ils veulent devenir un seul peuple.