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Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/131

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il est curieux de voir le peuple romain commencer par se mettre sous le commandement absolu de l’autorité militaire pour exercer des fonctions législatives ou pour des élections. Cela est bien contraire à nos idées, mais ne parait avoir presque jamais gêné la liberté des votes. À Rome, le pouvoir le plus exorbitant respectait cette liberté, qui se déployait sans crainte devant lui.

À soixante ans, en devenant incapable de service dans l’armée, on perdait le droit de voter dans l’assemblée[1].

Chacune des cinq classes était équipée différemment[2], mais toutes, excepté la cinquième, avaient la lance sabine. L’influence sabine, effacée dans la portion politique, reparaissait dans la portion guerrière de l’oeuvre de Servius[3].

Parmi les artisans on n’avait formé de centuries que pour ceux dont les métiers pouvaient être utiles à la guerre, les ouvriers en fer et en bois ; on y avait joint la centurie des joueurs de trompe et celle des trompettes, mais ce serait, je pense, une erreur de ne voir dans

  1. Il y avait dans les Septa des ponts sur lesquels on passait pour aller voter ; de là l’expression Sexagenarius de ponte. (P. Diac., p. 534.)
  2. Tit. Liv., I, 43 ; Den. d’Hal., IV, 16-7.
  3. La lustration des centuries, qui accompagnait tous les cinq ans chaque renouvellement du cens, et qui a donné à cette période de temps le nom de lustrum, était peut-être une chose sabine antérieure à Servius Tullius, qui l’aurait adoptée, ou une chose étrusque. Nous avons vu que toute lustration, et en particulier celle des armes et des trompettes, venait des Sabins ou, par eux, des Étrusques.