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à droite[1] et de gagner, en remontant le Vicus-Virbius, le Cispius, où habitait son père, que les chevaux s’arrêtèrent ; que Tullie, poussée par l’impatience fiévreuse de l’ambition, et n’ayant plus que quelques pas à faire pour arriver au terme, avertie par le cocher que le cadavre de son père était là gisant, s’écria : « Eh bien, pousse le char en avant. »

Le meurtre s’est accompli au pied du Viminal, à l’extrémité du Vicus-Cyprius, là où fut depuis le Vicus-Sceleratus, la rue Funeste.

Le lieu où la tradition plaçait cette tragique aventure ne peut être sur l’Esquilin : mais nécessairement au pied de cette colline et du Viminal, puisque, parvenu à l’extrémité du Vicus-Cyprius, le cocher allait tourner à droite et remonter pour gravir l’Esquilin. Il ne faut donc pas chercher, comme Nibby, la rue Scélérate sur une des pentes[2], ou, comme Canina[3] et M. Dyer[4]

  1. Cette désignation précise de Tite Live permet de déterminer le lieu tragique. C’était à l’extrémité du Vicus Cyprius, auquel l’on arrivait en descendant des Carines, et qui ne pouvait être que le chemin entre l’Esquilin et le Viminal, appelé aujourd’hui Via Urbana, à l’endroit où il fléchit vers la droite et prend le nom de Via di Santa Maria laggiore. Cette dernière rue correspond au Vicus Virbius. On place en général le Vicus Cyprius sur l’Esquilin, malgré les paroles de Tite Live et d’Ovide, qui tous deux le placent au-dessous de l’Esquilin. Denys d’Halicarnasse (IV, 39) dit que c’est le Vicus Virbius, et non le Vicus Cyprius, qui fut appelé Voie Scélérate, mais la première de ces deux rues n’était qu’une continuation de la seconde.
  2. Nibb., Rom. ant., II, p. 832.
  3. Can., Esp. top., p. 207.
  4. Dict. de Smith., II, p. 824.