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surtout la forme des yeux, font penser aux nations tartares. D’autre part, certains tombeaux[1] étrusques sont très-semblables aux sépultures des rois de Lydie, d’où Hérodote fait venir les Tyrrhéniens.

Y a-t-il dans la langue et dans le peuple étrusque un élément sémitique, c’est-à-dire quelque chose des langues et des races de la Syrie, de la Judée et de l’Arabie, comme pourrait le faire croire la tradition d’une origine lydienne ? Cela est loin d’être démontré ; mais l’état de la science ne permet pas de le nier absolument.

Ce qui paraît plus certain, c’est le rapport des Étrusques avec les populations germaniques. Douze dieux portant le même nom, Aesar[2] (les Ases), et destinés à mourir dans une révolution du monde, voilà ce que l’on rencontre avec quelque surprise dans la religion des Étrusques et dans la religion des Scandinaves.

De même, au-dessus de ces douze divinités, est une puissance supérieure et inconnue : en Étrurie, les dieux enveloppés[3], et un dieu dont on ignore le nom ; en Scandinavie, un dieu que l’obscurité environne, le noir Surtur.

De plus, Tagès, le révélateur de la doctrine étrusque, est un nain savant, comme le sont les nains de

  1. Les portes de beaucoup de tombeaux, notamment celles de Castel d’Asso, près Viterbe, ont cette forme particulière que présentent seules dans le monde les portes égyptiennes.
  2. Suet., Oct., 97.
  3. Sen., Nat. Quæst., II, 4