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victimes. Ils ne partageaient point le ciel en régions ; ils ne divisaient point la terre.

Dans l’origine, les aruspices n’étaient pas des prêtres ; ils ne formaient point un corps dans l’État. C’était une compagnie, un collège, comme on disait ; ce collège avait un président. Ils ne jouirent jamais d’une grande considération, et finirent par être tout à fait méprisés.

Les aruspices de village (vicani) ressemblaient à nos charlatans.

C’est des aruspices que Caton disait que l’un d’eux ne pouvait en regarder un autre sans rire[1]. Caton ne se fût pas permis cette plaisanterie à propos des augures.

Les augures faisaient les mêmes choses que les aruspices ; mais, de plus, armés du lituus, bâton recourbé semblable à la crosse des évêques, et dont le nom était étrusque[2], ils délimitaient les espaces célestes et les propriétés terrestres. Ils formaient dans l’État une magistrature inamovible, dont longtemps l’entrée ne fut ouverte qu’aux patriciens.

Mais leur art était un art étrusque, et c’est pour cela qu’on envoyait les jeunes patriciens l’étudier en

  1. Cic., De Div., II, 24. Ailleurs, Cicéron distingue les augures romains des aruspices étrusques.
  2. O. Müller conclut ingénieusement du même nom donné à une trompette et au bâton augural, également recourbé, que lituss venait d’un mot étrusque dont le sens était recourbé. (Etr., II, p. 212.)