Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/212

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À l’époque où nous sommes encore, Rome a déjà comme un clergé qui gouverne le peuple par les pratiques pieuses, par l’appareil des cérémonies ; il y a des processions, il y a surtout cette procession triomphale du Capitole qui se renouvellera tant de fois à mesure qu’une contrée, puis une autre, sera subjuguée par les Romains.

Enfin il commence à y avoir des Romains. Fortifiés par le concours de leurs frères les Latins de l’Aventin et du Cælius, citoyens transplantés de villes vaincues, et, pour cette raison, plus respectables, plus civilisés qu’un ramas de pâtres et d’aventuriers, les habitants peu nombreux, mais résolus, du Palatin, ont acquis quelque importance. Ils forment depuis le premier Tarquin la tribu des Rhamnès ; ils ont profité pour leur part de la politique inaugurée par les rois sabins eux-mêmes, poursuivie plus hardiment par les rois étrusques, et qui consistait à opposer la plebs latine à l’aristocratie sabine, politique consommée parla constitution de Servius. Le nom de peuple de l’antique Roma, est devenu celui de toute la population latine ; il finira par être celui des Sabins eux-mêmes, qui avaient imposé le leur aux Latins quand ils régnaient sur eux. Désormais Sabins et Latins s’appelleront indifféremment Romains et Quirites ; car un pouvoir étranger à tous deux les a confondus sous sa domination en un même peuple.