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Ce sont des monuments plus considérables. C’est l’œuvre d’une nation plus avancée dans les arts et la civilisation. Une magnificence inconnue vient remplacer la rudesse sabine et la pauvreté romaine. La demeure des rois étrusques participe à cette magnificence. Le Lucumon a construit des palais là où Tatius vivait parmi les troupeaux, dit Properce[1] dans une élégie où respire un sentiment vrai du contraste que devait présenter Rome avant et après l’avénement des rois étrusques.

Le fond de la population est toujours formé de pasteurs, d’agriculteurs, de marchands, tous soldats ; d’un mélange inégal de deux races. Latins et Sabins, au sein desquelles on peut reconnaître le type et l’idiome des Sicules et des Ligures, dont quelques-uns ont dû rester.

Mais au-dessus de ces populations est un certain nombre d’Étrusques. Ils sont graves, religieux, guerriers, magnifiques. Leur religion est pompeuse et pleine de superstitions. Ils contemplent le ciel, ils observent le vol des oiseaux, ils écoutent la voix de la foudre, ils annoncent les prodiges et enseignent à les expier. Les patriciens, en s’emparant des auspices, prendront le caractère d’un corps sacerdotal. Le gouvernement sacerdotal est bien vieux à Rome.

  1.  Prima galeritus posuit prætoria lucmo,
    Magnaque pars Tatio rerum erat inter oves.
                        (Propert., IV (V), 1, 29.)