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à Mamurius, l’artiste sabin[1], on peut croire qu’elle avait été placée en ce lieu plus anciennement par les Sabins, qui avaient pu emprunter à l’Étrurie le dieu Vertumne, comme plusieurs autres divinités[2].

Voici comment Tite Live raconte l’établissement du quartier étrusque.

Un très-petit nombre des soldats d’Aruns, ayant échappé au désastre d’Aricie, se présentent à Rome désarmés et suppliants ; on les reçoit à merveille, on panse leurs blessures ; l’hospitalité des Romains les enchaîne, beaucoup d’entre eux se fixent dans un lieu qu’on leur abandonne, et qui dès lors s’est appelé Vicus Tuscus, la rue ou le quartier étrusque[3].

On conviendra que ce récit est assez extraordinaire. Tout dans cette guerre montre l’acharnement des Romains contre les Tarquins et leurs alliés. J’ai quelque peine à croire qu’ils aient poussé la chevalerie jusqu’à recevoir dans leurs murs des ennemis vaincus, et la charité jusqu’à panser leurs blessures.

Tite Live dit que ces réfugiés n’étaient qu’une très-petite partie de ceux qui avaient fait l’expédition contre

  1. Properc., IV, 2, 61.
  2. Ce qui ferait croire que le culte de Vertumne avait été fondé là avant l’arrivée des Étrusques, par les Sabins, dont la statue du dieu serait à Rome un vestige de plus, c’est qu’on trouve aussi le culte de Vertumne sur l’Aventin, anciennement habité par les Sabins, et où l’on ne voit pas que des Étrusques aient jamais résidé.
  3. Tit. Liv., II, 14.