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« Que les Tarquins aillent où il leur plaira, » dit-il.

Il rend ce qui lui restait d’otages, les terres des Véiens, abandonne ainsi tous ses alliés et se retire.

Tout cela est bien singulier. Les choses ne purent se passer ainsi, et nous savons qu’elles se passèrent autrement.

Soit qu’il assiégeât Rome pour son compte ou dans l’intérêt de Tarquin, Porsena fut maître de Rome et y exerça un souverain empire.

Tacite[1] dit positivement que la ville se rendit à lui (deditâ urbe), et compare cette reddition à l’occupation de Rome par les Gaulois. Un article du traité conclu entre Porsena et les Romains, que Pline[2] a cité par hasard à propos du fer, a jeté un jour curieux sur les vrais rapports des deux contractants.

Porsena défend aux Romains l’usage du fer, si ce n’est pour l’agriculture. Quand on fait un pareil traité, on est le maître.

Divers faits épars dans les auteurs anciens confirment cette conclusion.

Une statue avait été élevée à Porsena prés de la curie[3], et les insignes de la royauté lui furent envoyés par le sénat[4].

  1. Tac., Hist., III, 72.
  2. Pl., Hist. nat., XXXV, 39, 2.
  3. Plut., Publ., 19.
  4. Den. d’Hal., V, 35.