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rie[1], où le sénat se rassemblait ; de ce côté (au nord), on y montait par des marches ; du côté du mont Capitolin (à l’ouest), il était de plain-pied avec la base de la colline[2]. Le Comitium était découvert[3], car la pluie y pouvait tomber[4]. Les rudes patriciens qui tenaient là

    l’arc de Fabius, à l’entrée orientale du Forum. On n’avait pas remarqué que les passages qu’on citait se rapportaient tous à une époque où le siège du préteur avait été déplacé et transporté par Libon lui-même (150 ans avant J. C.) d’un bout du Forum à l’autre. C’est ce qu’avait vu M. Mommsen et qu’a démontré avec une netteté de logique qui ne laisse rien à désirer M. Dyer.

  1. La statue d’Attius Nævius, placée sur les degrés du Comitium, était à gauche de la curie (Tit. Liv., I, 36), et si près d’elle, que la base de la statue fut endommagée par l’incendie qui au temps de Cicéron consuma la curie. (Pl., Hist. nat., XXXIV, 11, 2.) Il s’agit de la curia Hoslilia, qui touchait à la basilique Porcia. Le Comitium était donc très-proche de la curie.
  2. C’est à cause de l’élévation du Comitium que Denys d’Halicarnasse dit (I, 87) qu’il était dans le lieu le plus élevé du Forum romain (c’est le sens de κρατίστώ, mot que Denys emploie aussi pour désigner la Velia ) (III, 1) ; et il s’agit bien ici du Comitium, car il s’agit du lion de pierre qui indiquait, selon quelques-uns, la sépulture de Romulus, et cette sépulture était dans le comitium. (Fest., p. 177.)
  3. On avait cru voir dans un passage de Tite Live que le Comitium était couvert. Becker (Handb., I, p. 275-6) a montré qu’on s’était trompé.
  4. Il est parlé de pluie de sang et de pluie de lait dans le Comitium. (Tit. Liv., XXXIV, 45 ; Jul., Obs. 83, 103.) On n’aurait pas cru à ces pluies fabuleuses dans un lieu à l’abri des pluies véritables. Le Comitium était même un lieu de passage que traversaient les soldats et où un centurion pouvait faire faire une halte. (Tit. Liv., V, 55.) Le figuier ruminal y avait été transplanté, on disait miraculeusement, par l’augure A. Nævius. Selon Pline, il y avait poussé naturellement. (Hist.,