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leur importance, et les comices démocratiques par tribus, qui se tenaient dans le Forum, en acquirent toujours une nouvelle. Le triomphe graduel du Forum sur le Comitium, c’est toute l’histoire de la république romaine.

Les curies étaient muettes. Le consul venait sur le Vulcanal de la part du sénat proposer un projet de loi (Senatus consultum). D’ordinaire elles approuvaient ou rejetaient sans discussion, et le sénat confirmait, autorisait. La parole est la vie des assemblées le silence du Comitium fut encore une cause de l’infériorité des comices par curies et de leur décadence.

Ces comices, abandonnés parce qu’ils ne comptaient presque plus pour rien, et que la loi Publilia força d’approuver les lois avant qu’elles fussent portées, finirent par se composer de trente licteurs qui représentaient les trente curies[1].

En fait de fiction représentative, il faut désespérer de faire mieux.

Les comices généraux du peuple romain, les comices par centuries, se tenaient dans le champ de Mars. C’est que l’assemblée des centuries était une assemblée militaire ; elle s’appelait l’armée (exercitus). C’est pour cela qu’elle se formait hors de la ville, hors du Pomærium, enceinte sacrée de Rome ; car l’armée était soumise à l’imperium, ce pouvoir formidable

  1. Cic., L. Agr., II, 12.