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Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/389

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religions étrangères[1]. Polybe appelle l’édilité une charge très-illustre[2].

Avec le temps, leur puissance diminue, éclipsée par l’éclat de la puissance tribunitienne, et ravalée à des soins de police urbaine.

Déjà, au temps de Cicéron, un édile n’était pas beaucoup plus qu’un simple citoyen. Les empereurs n’aimaient pas les édiles qui avaient été institués comme les tribuns pour la protection de la liberté. Tibère[3] les employa à surveiller les cabarets et les rabaissa au rôle de bourreaux de la pensée en leur faisant brûler les livres de Cremutius Cordus[4]. Néron restreignit encore leur pouvoir[5].

Enfin cette magistrature plébéienne, glorieuse fille du mont Sacré, descendit aux soins les moins relevés de la voirie, à empêcher qu’on ne jetât des immondices par les fenêtres et à ce qu’on laissât des charognes dans les rues[6].

Le secret de cette transformation est dans la nature des fonctions qui furent attribuées aux édiles, et ces fonctions eurent elles-mêmes leur raison d’être dans l’édifice sacré auquel l’édilité fut attachée à son ori-

  1. Tit. Liv., IV, 30
  2. Polyb., X, 4.
  3. Suet., Tib., 34.
  4. D. Cass., LVII, 24.
  5. Tac., Ann., XIII, 28.
  6. … In viis neque stercora projicere, neque morticinas, neque coria jacere. (Dig., XL, tit. III, 10, 1.)