Aller au contenu

Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/400

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Coriolan, debout en avant de la curie, entouré de jeunes patriciens et de nombreux clients, défiait la multitude.

Les tribuns ordonnent de le saisir ; les patriciens accourent pour le défendre, repoussent les tribuns et frappent les édiles. Cependant l’autorité des consuls intervenant calme la foule pour ce jour-là.

Le lendemain, les tribuns convoquent les citoyens et somment Coriolan de paraître devant leur tribune, dont pour la première fois ils font un tribunal. Coriolan se présente en effet devant eux, mais ce n’est pas pour se soumettre au jugement illégal des tribuns : c’est pour les accuser et pour adresser aux plébéiens des reproches pleins de mépris et de hauteur. Les patriciens applaudissent à son courage ; les plébéiens, furieux, sont au moment de se jeter sur lui et de le tuer selon le droit du plus fort[1], dit Denys d’Halicarnasse, en appelant ainsi au droit de la guerre. En effet, c’était une guerre, une guerre entre deux populations ennemies.

Les patriciens et les plébéiens étaient deux peuples, la curie et le Forum étaient deux camps.

Les tribuns persistent dans leur prétention de faire juger Coriolan par la plebs, et le somment une se-

    est Φάραγξ c’est celui par lequel Denys d’Halicarnasse désigne la vallée qui sépare le Palatin de l’Aventin. Ici il désigne la vallée qui sépare le mont Capitolin du Palatin.

  1. Den. d’Hal., VII, 35.