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Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/401

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conde fois de comparaître devant eux comme accusé d’avoir affecté la tyrannie[1].

En présence d’une telle accusation, Coriolan consentit à comparaître et les patriciens à le laisser juger. Pour la première fois, le Forum vit des comices. Jusque-là il n’y en avait eu que dans le Comitium, dans le Champ de Mars ou sur le Capitole.

Ce furent les premiers comices par tribus.

On imita les Septa du Champ de Mars en tendant des cordes à travers le Forum[2].

Les votes des centuries dans lesquelles chacun votait en raison de ce qu’il possédait furent remplacés ce jour-là par les votes des tribus, votes individuels et égaux de tous les citoyens.

Le suffrage universel fut mis à la place du suffrage fondé sur le cens. Ce fut une grande innovation politique.

Sur vingt et une tribus, douze condamnèrent Coriolan à l’exil.

Les tribuns s’étaient vengés de leur ennemi et avaient conquis le pouvoir judiciaire, qui primitivement n’était pas dans leurs attributions.

Coriolan alla à Antium, chez les Volsques, contre lesquels il avait combattu. Il y fut l’hote d’Attius[3] Tullus, le principal chef de cette nation.

  1. Je crois que seul ce chef d’accusation put décider les patriciens et Coriolan lui-même à accepter la prétention des tribuns, prétention exorbitante et nouvelle, de faire juger un patricien par les tribus.
  2. Den. d’Hal., VII, 59.
  3. Tit. Liv., II, 35. Hospitio utebatur Attii Tullii. Selon Tite Live, Co-