sa cause, et ne voulait frapper que ses ennemis[1].
À l’approche de Coriolan victorieux, une grande terreur remplit la ville. Les plébéiens accourent au Forum, appellent les sénateurs dans la curie[2], et leur enjoignent de rappeler Coriolan, dont eux-mêmes avaient prononcé le bannissement. C’est bien l’emportement mobile et impérieux de toutes les multitudes.
Les Romains envoient une députation à Coriolan. Le sénat consentait à rendre aux Volsques les villes qu’on avait prises sur eux, mais exigeait que Coriolan se retirât. Coriolan répondit par un refus superbe, mêlé d’invectives à son propre sujet ; il demandait l’isopolitie pour les Volsques. En attendant, il alla prendre sept villes nouvelles aux Latins[3].
Le fier Sabin montrait ainsi à la fois ses sympathies pour une nation sabellique et son antipathie pour les populations latines ; puis il revint camper près de Rome, à moins de quatre milles (environ une lieue).
On envoya vers Coriolan les prêtres, les Augures ; mais il fut inflexible. Alors les femmes romaines, ou plutôt les femmes sabines, sauvèrent encore une fois la patrie en allant supplier Coriolan, comme elles avaient supplié Tatius.