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sommet à pic du côté de la vallée, où est la ferme appelée la Vaccareccia.

Ceux-ci furent exterminés les derniers après une résistance désespérée racontée par Denys d’Halicarnasse avec des détails épiques, qui encore cette fois semblent empruntés à un ancien chant[1].

« Ils combattirent depuis l’aurore jusqu’au soir. Les ennemis tués par leurs mains formaient des monceaux de cadavres qui les empêchaient de passer… » On les somme de se rendre, mais ils préfèrent mourir. « Les Volsques leur lançaient de loin des traits et des pierres, n’osant plus les approcher. La multitude des traits ressemblait à une neige épaisse. Les Fabius, leurs épées émoussées à force de frapper, leurs boucliers brisés, combattaient encore, arrachant les glaives des mains de l’ennemi, et se précipitant sur lui comme des bêtes sauvages. »

Ce n’est pas Denys d’Halicarnasse qui eût trouvé ces traits-là.

Le consul Menenius n’était guère qu’à une lieue du point où s’accomplit le désastre des Fabius ; il fut soupçonné de les avoir laissé écraser. La mort leur rendit leur popularité, et plus tard Menenius, accusé par un tribun, fut condamné pour avoir abandonné à la destruction cette race hautaine, mais vaillante et généreuse, qui avait fini par se laisser toucher des misères

  1. Den. d’Hal., IX, 21.