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En dehors de ce nom uniquement célèbre dans leurs courtes et obscures annales, il n’existait parmi eux aucun nom considérable d’homme ou de famille. Comme ils n’avaient joué aucun rôle, ils n’avaient aucun titre.

Parmi les autres Latins, il pouvait se trouver quelques familles qui avaient eu une certaine importance dans leur pays : nous le savons pour les Albains du Cælius ; mais ces familles avaient été absorbées dans l’aristocratie sabine, et d’ailleurs laquelle eût pu fournir un prétendant accepté par tous les Latins ? Ceux de l’Aventin étaient plus nombreux que ceux du Cælius ; ceux du Cælius, sortis de la métropole du Latium, se regardaient comme supérieurs à ceux de l’Aventin.

Les habitants du Palatin étaient les moins nombreux et devaient être les plus superbes ; car ils étaient, parmi les Latins, les plus anciens possesseurs du sol, et ils n’étaient pas des captifs transplantés, ils n’avaient pas été subjugués par les armes. Ce que les Latins de ces trois collines, que la haine rapprochait, comme elles sont rapprochées par la nature, mais qui étaient divisées par l’orgueil, comme elles sont séparées par elle, pouvaient désirer de plus avantageux, c’est que l’empire, auquel nul d’entre eux n’était en mesure de prétendre, passât dans des mains neutres, non aux mains d’un peuple, mais aux mains d’un homme. L’avènement au trône d’un chef étrusque