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son ennemi, on ne songea plus à le tuer au prix d’un suicide.

Enfin ce n’est qu’après le décemvirat qu’on voit les patriciens voter dans les tribus. Si, comme il est probable, ils n’y eurent place qu’a partir de cette époque, si au décemvirat se rattache la modification démocratique des centuries par les tribus [1], il en résulte que les décemvirs travaillèrent à l’œuvre de fusion entre les ordres commencée par Servius Tullius. Les premiers décemvirs gouvernèrent avec équité ; mis en possession de tous les pouvoirs, ils n’en abusèrent point.

Toujours la tyrannie a d’heureuses prémices.

Ils se hâtèrent, avant que l’année pour laquelle ces pouvoirs leur avaient été donnés fût expirée, de publier leurs lois ; elles furent gravées sur dix tables ou dix stèles de bronze, deux autres furent ajoutées, ensuite toutes furent exposées sur le Vulcanal [2], près du Comitium[3] et de la curie.

  1. Niebuhr, Hist. Rom., IV, p. 8-9 ; Peter., Ep., p. 41.
  2. On avait placé près de la tribune, dans le Forum et non dans le Comitium, une colonne de bronze sur laquelle était gravée la loi Icilia touchant la distribution des terres de l’Aventin, loi faite pour les plébéiens. Denys d’Halicarnasse (x, 57) dit que les décemvirs exposèrent les Tables, ἐν ἀγορᾷ τὸν ἐπιφανέστατον ἐκλεξάμενοι τόπον. Ceci montre que ce fut sur le Vulcanal, au-dessus du Comitium, car il se sert ailleurs d’une expression très-semblable pour désigner cet endroit. Le mot agora est pris ici par Denys dans son sens le plus général, qui embrassait le Forum proprement dit et le Comitium.
  3. Quand on dit que les Tables furent exposées pour que les citoyens