Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/480

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Une épouvantable mêlée s’engage (atrox rixa oritur). Les licteurs veulent mettre la main sur les consuls. Le peuple, qui les défend, brise les faisceaux des licteurs. Valerius, au nom de son pouvoir consulaire, leur ordonne de se retirer. Appius parle au peuple[1] du Vulcanal. Selon Tite Live[2], il monte à la tribune, et les deux consuls y prennent place à côté de lui. Le peuple les écoute, mais fait du bruit quand Appius veut parler. Alors craignant pour sa vie, il enveloppe sa tête dans sa toge de manière à ne pas être reconnu, et s’échappant du Forum, gagne sa maison qui était proche[3].

Virginius, escorté de quatre cents hommes indignés, était arrivé au camp sur le mont Vecilius près de Tusculum et avait soulevé les soldats. En paraissant au milieu d’eux, son couteau à la main et couvert de sang, il avait raconté tout ce qui s’était passé, suppliant ses camarades de ne point avoir horreur de lui comme d’un parricide, disant que sa fille lui était plus chère que la vie, s’il eût pu la conserver pure et libre ; mais que la voyant enlevée pour la servitude et l’infamie, il avait mieux aimé la perdre par la mort

  1. Den. d’Hal., XI, 39.
  2. C’est ce que veut dire in concionem ascendit. (Tit. Liv., III, 49.)
  3. Tit. Liv., ib Peut-être sur le Quirinal, demeure de plusieurs autres grandes familles sabines, là où Constantin, qui descendait des Claudius, construisit ses Thermes dans la partie de la colline la moins éloignée du Forum.