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santé du peuple romain[1]. Ceci est un fait important, car c’est la première apparition d’un culte grec à Rome depuis les Pélasges. Au reste, ce ne fut pas le dieu de la lyre et des chants qu’on voulut alors honorer, Rome était encore trop barbare ; ce fut l’Apollon qui chasse les maux, de Delphes, l’Apollon secourable, de Phigalie, ce qu’on traduisit par medicus (qui remédie) ; l’Apollon invoqué par les Romains contre une épidémie fut l’Apollon médecin.

Après avoir consulté les livres sibyllins[2], d’où l’on prétendait tirer tous les emprunts religieux qu’on faisait à la Grèce, on érigea le temple d’Apollon, hors de la ville comme il convenait pour un dieu étranger, derrière le temple de l’Espérance[3], dans le marché aux légumes, près de la porte Carmentale[4] liée au souvenir de l’Arcadien Évandre, non loin du cirque Flaminien, dans une partie des prés Flaminiens qui parait avoir été antérieurement consacrée au culte du dieu[5], ce qui, en ce cas, devait remonter à l’ancien culte de l’Apollon Pélasge.

  1. Tite Live, IV, 25.
  2. Tite-Live dit seulement les livres. Mais le temple, le culte, les jeux d’Apollon sont toujours en rapport avec les livres sibyllins.
  3. Tit. Liv., XL, 51.
  4. Tit. Liv., XXVII,37.
  5. Tite-Live (III, 63) dit en parlant du lieu où le temple fut construit Jam tum Apollinarem appellabant. L’église de Saint-Apollinaire, dans un endroit que le peuple appelle la Pollinara, semble montrer qu’il y avait aussi un lieu consacré à Apollon dans une autre partie du champ de Mars.