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à demi sabin ; aussi ne trouva-t-elle d’alliés véritables que dans deux villes voisines, habitées par des populations au moins en partie sabines, Falère[1] et Capène.

Tout prouve que le siège de Véies fut une rude entreprise ; il dura, dit-on, dix années ; pour l’achever il fallut un grand homme, Camille[2], et une mesure inusitée ; pour la première fois les troupes passèrent l’hiver sous la tente et furent soldées : deux innovations, dont la seconde était la conséquence de la pre-

    ombrien. On faisait instituer les Saliens, prêtres sabins, par un roi de Véies.

  1. Le site de Capène a été indiqué par de Nibby a Civiticola. (Nibb. Dint., I, p. 375 ) Son nom paraît fort semblable à celui de Capua, par lequel les Samnites remplacèrent l’ancien nom de Vulturnum, ce qui donne à Capène une origine sabellique, et, vu sa position, sabine.
  2. Furius Camillus était d’extraction sabine. Les Furii étaient Sabins comme le prouvent plusieurs de leurs surnoms : Medullinus (de Medullia), et surtout Camillus, analogue à Camrinum, Sabin, à Camers, Ombrien, aux Camenes de Numa, au nom de Camasine, épouse de Janus. Virgile a appelé Camilla une héroïne volsque. Tout porte donc à regarder Camillus comme Sabin ; de plus, ce nom se rattache aux Pélasges. Les Camilli, jeunes gens qui servaient dans les sacrifices, ont été rapprochés, par les anciens, de Cadmillos, l’Hermès pélasge (Macr., Sat, III, 8), serviteur des Cabires, dieux pélages ; un autre surnom des Furii était philus, semblable au grec philos. Les Furii seraient donc comme les Fabii une race sabine tenant aux Pélages. Furius ou Fusius paraît avoir la même racine que le mot grec, fôs homme, ou fôr, voleur, d’où fur, sabin comme Lemur. — Les divinités infernales étaient sabines ; la désinence sabellique en ur se retrouve dans Tibur et Anxur. — Remarquez que dans les mœurs héroïques, le nom de voleur est pris en bonne part, témoin les Cleftes de la Grèce moderne.