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mière, et qui excitèrent de vives réclamations de la part des tribuns contre les patriciens accusés de vouloir constituer une armée permanente et d’éloigner les plébéiens en les retenant sous les armes[1].

L’on avait entouré la ville assiégée d’un fossé et d’un relèvement de terre continu. C’était un bien grand ouvrage ; il fut détruit par les Véiens. À cette désastreuse nouvelle, toute opposition à la guerre fut abandonnée : chacun rivalisa de zèle. Ceux qui, bien que compris dans les centuries des cavaliers, ne recevaient point un cheval de l’État, vinrent dans la curie offrir au sénat d’en entretenir un à leur frais. Les plébéiens, saisis d’une généreuse émulation, se précipitèrent dans le Comitium et s’offrirent pour aller assiéger Véies, promettant de ne revenir que lorsqu’elle serait prise. Les sénateurs, du haut des degrés de la curie applaudissaient de la voix et du geste[2] ; plébéiens et patriciens pleuraient de joie, puis rentrés, dans la curie, les sénateurs y rédigèrent un sénatus-consulte par lequel ils ordonnaient aux tribuns consulaires de monter à la tribune[3] pour remercier les volontaires à pied et à cheval et leur accordaient la solde Militaire ; belle scène de concorde patriotique entre le Forum et la curie, à laquelle ces

  1. Tit. Liv., V, 2. Remotam in perpetuum et obligatam ab urbe et à republica juventam.
  2. Tit. Liv., V, 7.
  3. C’est le sens de In concionem vocati.