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eaux, l’irrigation de la campagne[1] et le succès d’une autre entreprise à laquelle il tenait encore plus, la prise de Véies.

Comme on était en guerre avec l’Étrurie, on n’avait pas d’Aruspice pour conjurer le prodige ; on n’avait non plus personne qui fût en état d’exécuter ces travaux hydrauliques dont les Étrusques possédaient le secret, ces émissaires qu’ils pratiquaient pour dériver l’eau de leurs lacs[2] et qui étaient chez eux un héritage de la science antique au moyen de laquelle les Pélasges avaient creusé ou au moins élargi les conduits souterrains par lesquels les eaux du lac Copaïs se déversaient. Pour calmer les imaginations épouvantées par la crue du lac d’Albe, il fallait au sénat un Aruspice étrusque ; pour faire cesser cette crue menaçante il lui fallait un ingénieur étrusque ; le sénat résolut de se procurer du même coup un Aruspice et un ingénieur, enfin de faire servir l’accomplissement d’un oracle à diriger les efforts, à exalter le courage et à amener par là le triomphe des Romains.

Voici comme le sénat s’y prit :

Par suite de la longueur du siège, il s’était établi de certaines habitudes familières entre les assiégeants et les Véiens. Un jour, un soldat romain qui était de garde sous les murs de la ville entendit un vieil Aruspice étrusque s’écrier : « Les Romains ne prendront la

  1. Cic., Div, II, 32.
  2. O. Müll., Etr., p. 218.