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matrone sabine. On conservait dans le temple du dieu sabin Sancus, sur le Quirinal, avec les sandales de l’épouse de Tarquin, sa quenouille et son fuseau entouré de laine[1]. Elle avait, disait-on, filé la robe de son gendre, Servius Tullius.

Tanaquil, sous le nom de Cæcilia, était devenue le type de la matrone chaste, filant la laine comme Lucrèce. Or ce type était sabin, aussi bien que Lucrèce ; car, nous le verrons, ce qu’on a appelé la matrone romaine, c’est la matrone sabine. Aux épouses des Sabins devait appartenir, comme à ceux ci, l’austérité de mœurs, attribut de cette race. Elles étaient les sœurs des Vestales.

Je ne puis avoir une aussi bonne opinion des femmes du Palatin, compagnes de brigands et d’aventuriers.

En devenant Sabine, Tanaquil avait gardé dans les imaginations quelque chose de la devineresse étrusque ; car on conservait aussi sa ceinture[2], garnie de talismans.

  1. Pl, Hist. nat., VIII, 74, 1.
  2. Fest. (p. 238-40). Suivant une tradition rapportée par Plutarque (Quæst. Rom., 27), Caia Cæcilia eût été la femme du fils de Tarquin ; une autre tradition donne pour épouse à Tarquin une Gegania. (Den. d’Hal., IV, 7.) Les Geganii étaient une des gentes d’Albe, transplantées sur le Cælius par T. Hostilius. Par ses diverses suppositions de mariage entre un roi ou un fils de roi étrusque et une femme sabine ou latine, la tradition semble avoir voulu exprimer la politique de rap-