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Le siège du Capitole se prolongeait et ses vaillants défenseurs tenaient toujours. Plusieurs légendes qu’on retrouve ailleurs expriment la persévérance de leur résolution ; il en est deux qui se rapportent à l’origine de deux monuments qui durent être construits sur le Capitole et probablement dans la citadelle. L’un était l’autel de Jupiter Boulanger (pistor), érigé en mémoire des pains que les Romains jetèrent dans le camp des Gaulois pour leur faire croire que la farine ne leur manquait pas[1] et le temple de Vénus chauve, singulière épithète pour Vénus.

On l’expliquait en disant que les matrones romaines enfermées dans la citadelle, où il est bien douteux qu’il y eût des femmes, donnèrent leurs cheveux pour remplacer les cordes qui faisaient défaut aux machines de guerre[2]. Cette historiette, peu vraisemblable, a été souvent reproduite[3].

Les Gaulois commençaient à se lasser. Cette nation, impétueuse et mobile, ne connaissait pas la froide constance des Romains. Le siège avait commencé au milieu de juillet ; la commémoration annuelle de la bataille de l’Allia ne permit jamais d’oublier cette date funeste. L’automne était venu[4] ; et avec

  1. Ov., Fast., VI, 396
  2. Veget., R. mil. IV, 9.
  3. À propos de la défense de Carthage, de Byzance, d’Aquila, de Thasos.
  4. Les auteurs ne sont pas d’accord sur la durée du siège, ils va-