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lines par de communs moyens de défense ; cette enceinte, qui, comme l’a dit si bien Virgile, enveloppait les sept Arces, c’est-à-dire les sept sommets fortifiés, jusqu’alors plus ou moins isolés et indépendants ; cette enceinte, dont on peut suivre la direction et dont plusieurs portions existent, on l’attribue tantôt à Tarquin l’ancien, tantôt à ses deux successeurs ; on en fait même remonter une partie au dernier des rois sabins, à Ancus Martius.

C’est que tous ces rois y ont travaillé l’un après l’autre. La part de chacun est assez difficile à faire. Selon toute vraisemblance, le roi sabin creusa le fossé des Sabins du côté de la plaine, du côté le plus exposé, et devança dans cette région le travail analogue de Servius Tullius. Ancus, en fortifiant le Quirinal, mont sacré des Sabins, le Viminal, dépendant du Quirinal, l’Esquilin, voisin du Viminal et habité de même par les Sabins, allait au plus pressé ; mais on peut croire avec Tite Live que Tarquin conçut le premier la pensée d’entourer toute la ville d’un mur de pierre, sans rejeter ce que dit Denys d’Halicarnasse[1] que des murs grossiers et faits à la hâte existaient déjà. Ces murs pouvaient être en terre comme le mur de terre des Carines, peut-être même en brique ; car l’emploi de la brique est de toute antiquité, il date de Babylone et de

  1. Den. d’Hal, III, 67. Tite Live dit que la guerre contre les Sabins vint le distraire de cette entreprise. (Tit. Liv., I, 58.)