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l’Égypte[1] et les Sabins, qui avaient appris des Étrusques à faire des vases et des statues d’argile, avaient pu apprendre d’eux aussi à faire des briques.

Les murs de Rome étaient une œuvre d’un intérêt général. Tarquin fit quelque chose de particulièrement agréable aux Latins en embellissant le marché, qui était surtout à l’usage de cette partie de la population adjointe par lui aux anciennes tribus ; elle n’avait certes pas pour cela passé tout entière dans l’aristocratie, et ceux même qui avaient reçu le titre de patriciens et de cavaliers étaient toujours appelés de familles moindres (minorum gentium).

C’étaient les Latins restés plébéiens qui faisaient surtout le commerce ; l’orgueil, je dirais presque féodal, du patriciat sabin et du patriciat étrusque devait le dédaigner.

J’ai parlé de l’existence vraiment féodale des grandes gentes sabines ; l’Étrurie aussi était aristocratique. Les Lucumons seuls pouvaient prétendre aux hautes dignités[2], et le peu de succès qu’avait eu parmi eux Demarate, le riche commerçant de Corinthe, montre que leurs préjugés étaient assez contraires au négoce.

Ce fut donc surtout a l’intention des Latins que Tarquin construisit des portiques autour du marché, lui donnant déjà cette disposition de l’agora des villes

  1. O. Müll., Handb. d. Arch., p. 228, 2.
  2. O. Müller, Etr., I, p. 365.