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Elle était probablement d’origine pélasgique, car on y voit figurer les deux symboles principaux de la religion des Pélasges : l’un[1] que j’ai indiqué ailleurs, et l’autre qui est le feu.

Une action miracuteuse du feu figure plusieurs fois dans la vie légendaire de Servius. Enfant, une flamme environne sa tête pendant son sommeil, comme elle apparaît dans l’Énéide autour de la tête de Lavinie ; et, après sa mort, le temple de la Fortune, où était sa statue, ayant brûlé, l’image du fils de Vulcain fut épargnée[2].

Selon l’autre récit, la mère de Servius était une habitante de la ville sabine de Corniculum[3]nommée Ocrisia ; ce mot, en sabin, voulait dire la montagnarde[4]. Son mari ayant succombé dans la guerre contre Tarquin, Ocrisia, déjà grosse, était devenue l’esclave de

    la fille d’un roi d’AIbe qui devient mère de deux jumeaux dont l’histoire ressemble beaucoup à celle de Romulus et de Remus (Plut., Rom., I), montre que cette légende avait passé chez les populations latines.

  1. Den. d’Hal., IV, 2.
  2. Den. d’Hal., IV. 40.
  3. Nous avons vu que Corniculum était sabin. Selon Tite Live (I, 38), il avait été occupé primitivement par les Prisci latini, ce qui confirme que les Prisci sont les Sabins aborigènes.
  4. D’ocris, en sabin montagne (Fest., p. 181), d’où le nom d’une ville de la Sabine, Interocrium (entre les montagnes), et celui d’ocriculum (la petite montagne), Ocricoli en Ombrie. Le nom de Castello d’Ocra, près d’Aquila (Murray, S. it., p. 21), peut avoir la même origine.