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LES MAÎTRES DE LA PENSÉE SCIENTIFIQUE

mêmes effets sur un aimant, prouvent de plus que ce sont les mêmes fluides qui agissent dans les deux cas.

Dans la séance du 9 octobre, j’insistai de nouveau sur cette identité de l’électricité et de la cause des phénomènes magnétiques, en montrant que l’aimant ne jouit des propriétés qui le caractérise que parce qu’il se trouve, dans les plans perpendiculaires à la ligne qui en joint les pôles, la même disposition d’électricité qui existe dans le conducteur par lequel on fait communiquer les deux extrémités d’une pile voltaïque ; disposition que j’ai désignée sous le nom de courant électrique, tout en insistant, dans les Mémoires que j’ai lus à l’Académie, sur ce que l’identité des parallèles magnétiques et des conducteurs d’une pile de Volta, que j’avais surtout en vue d’établir, était indépendante de l’idée, quelle qu’elle fût, qu’on se faisait de cette disposition électrique.

Pour mettre dans tout son jour l’identité des courants des conducteurs voltaïques et de ceux que j’admets dans les aimants, je me suis procuré deux petites aiguilles fortement aimantées, garnies au milieu d’un double crochet en laiton, portant une flèche qui indique la direction du courant de l’aimant ; j’ai fait représenter une de ces aiguilles de face, et l’autre de champ, à côté de la figure 1 : ab est l’aiguille, cd le double crochet, ef la flèche. Au moyen du double crochet, ces aiguilles s’adaptent, quand on veut les y placer, sur les conducteurs AB, CD (fig. 1), dans une situation où la ligne qui joint leurs pôles est verticale, et où leurs courants, toujours parallèles aux conducteurs sont à volonté dirigés dans le même sens ou dans des