Page:Anatole France - Discours prononcé à l’inauguration de la statue d’Ernest Renan.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

présage, la femme accomplie qui charme et pénètre de respect tous ceux qu’elle reçoit à cette table de famille, couronnée d’enfants, où l’image de Renan flotte encore, comme celle du Maître à la table des pèlerins d’Emmaüs.

J’appellerai les professeurs et les élèves de ce Collège de France, qui fut la demeure de son intelligence et la maison de sa pensée. J’appellerai ses amis, ses disciples, et tous ceux qui l’ont connu. Ils témoigneront tous de sa bonté, de sa tendresse, de sa douceur et de son courage.

Renan se fit toujours du devoir une idée précise et rigoureuse. Pour satisfaire à ses obligations de linguiste, d’épigraphiste, d’exégète, d’archéologue, je ne dirai pas qu’il se priva de tout plaisir. Si nous en croyons d’excellents philosophes, c’eût été commettre le plus gros des péchés. Mais il