robes courtes, avait les beaux cheveux de sa mère, mais d’un blond plus clair et plus lumineux, abondants et riches et séparés en deux masses par une ligne très fine. Elle s’agitait comme un garçon et ne savait que faire de ses bras et de ses jambes.
Remi entra, sans s’en apercevoir, dans l’intimité de ces deux personnes et s’intéressa aux travaux monotones de leur existence. Il savait l’heure des repas et des leçons, le temps d’aller en promenade et celui de rentrer la cage des oiseaux, les jours où l’on s’armait de cahiers et de livres pour se rendre au cours. Il savait que ces dames sortaient chaque dimanche à onze heures avec un livre d’église à la main. Tous les autres jours de la semaine, à dix heures du matin, la jeune fille s’asseyait devant le piano dont la poignée de cuivre brillait près de la fenêtre dans le salon doré. Remi voyait deux petites mains rouges, deux mains de fillette, courir brusquement sur les touches et faire des gammes qu’il n’entendait pas. Mais on ne restait point de longues minutes assise sur le tabouret devant l’instrument. On se mettait à la fenêtre et, quand elle était close, on soulevait le rideau blanc, on regardait dans la