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Page:Anatole France - Jocaste et Le Chat maigre.djvu/304

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bibliothèque. Ils allèrent chez Mercier, qui vivait avec une sage-femme fortement charpentée et haute en couleur. Ils allèrent au fond des Batignolles, dans l’atelier où Potrel faisait de la peinture. Ils allèrent chez une demoiselle Marie et chez une demoiselle Louise qui appela l’ancien ministre « papa » et lui fit des agaceries.

Un jour, après un excellent déjeuner, et voyant déjà le fiacre qui devait l’emporter, M. Godet-Laterrasse demanda à M. Sainte-Lucie qu’il lui fût au moins permis d’aller dans son appartement chercher une chemise et des chaussettes. Mais le père, sans lui répondre, ordonna au cocher de s’arrêter devant le premier chemisier qu’il rencontrerait.

Ce jour-là, ils allèrent chez Télémaque. Miragoane, qui n’avait jamais vu de fiacre s’arrêter devant la boutique de son maître, aboya avec inquiétude. Et quand Télémaque vit descendre l’ancien ministre de l’empereur, il fut saisi de respect et d’effroi.

— C’est vous ! mouché Sainte-Lucie.

Il dit, se tut et sa bouche resta ouverte.

Il coulait des regards furtifs sur le fiacre, dans la crainte que Soulouque y fût caché. Mais rassuré