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Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/19

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conformait à son génie, dont il ne surchargeait point l’aimable petitesse, et son heureux instinct lui conseillait de comprendre peu plutôt que de comprendre mal.

Maurice avait reçu du ciel, selon l’expression de M. l’abbé Patouille, les bienfaits d’une éducation chrétienne. Depuis son enfance, la piété lui était offerte en exemples domestiques, et quand il sortit du collège et prit ses inscriptions à l’École de droit, il trouva la science des docteurs, les vertus des confesseurs, la constance des femmes fortes assises au foyer paternel. Admis à la vie sociale et politique lors de la grande persécution de l’Église de France, Maurice ne fit défaut à aucune manifestation de la jeunesse catholique ; il travailla aux barricades de sa paroisse, lors des inventaires, et détela avec ses camarades les chevaux de l’archevêque chassé de son palais. Toutefois, il montra, dans ces circonstances, un zèle modéré : on ne le vit jamais aux premiers rangs de cette troupe héroïque excitant les soldats à une glorieuse désobéissance et jetant aux agents du fisc des immondices et des outrages.

Il faisait son devoir, rien de plus, et s’il se