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sions et précieux, des boîtes en or, quelques ivoires du xive siècle, deux riches manuscrits du xve et un livre que le secrétaire de la comtesse désigna succinctement comme « un maroquin armorié » et qui n’était autre que le Lucrèce de la bibliothèque d’Esparvieu.

Le coupable, qu’on soupçonnait être un cuisinier anglais, ne fut pas retrouvé. Or, deux mois environ après le vol, un homme jeune, élégant, entièrement rasé, passant entre chien et loup dans la rue de Courcelles, vint offrir au père Guinardon le Lucrèce du Prieur de Vendôme. L’antiquaire le lui paya cent sous, l’étudia, en reconnut l’intérêt et la beauté et le mit dans la commode en bois de violette où il enfermait les choses précieuses.

Telles furent les vicissitudes par lesquelles passa, en une saison, cet objet charmant.