Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/351

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M. le Truc de Ruffec apporta, des premiers, au rez-de-chaussée de la rue de Rome, l’expression de sa mâle sympathie et, tendant sa main loyale, demanda au jeune d’Esparvieu, comme un homme d’honneur à un homme d’honneur vingt-cinq louis pour payer une dette d’honneur.

— Bigre, mon cher Maurice, ce sont là des services qu’on ne demande pas à tout le monde !

Le même jour, M. Gaétan vint serrer la main à son neveu. Celui-ci lui présenta Arcade.

— Voici mon ange gardien à qui vous avez trouvé un si beau pied, en voyant l’empreinte de ses pas sur la poudre révélatrice, mon oncle. Il m’a apparu, l’année dernière, dans cette même chambre… Vous ne le croyez pas ?… C’est pourtant bien vrai !

Et, se tournant vers l’Esprit :

— Qu’en dis-tu, Arcade ? L’abbé Patouille, qui est un grand théologien et un bon prêtre, ne croit pas que tu es un ange ; et mon oncle Gaétan, qui ne sait pas son catéchisme et n’a point de religion, ne le croit pas davantage. Ils te nient tous les deux : l’un parce qu’il a la