— Je le revois enfin, soupirait-il, en l’approchant de ses lèvres.
Le père Guinardon ne comprenait pas très bien d’abord ce que son vieil ami voulait dire ; mais quand celui-ci lui eut déclaré que ce livre faisait partie de la bibliothèque d’Esparvieu, que ce livre était à lui, Sariette, et qu’il l’emportait sans autre forme de procès, l’antiquaire, tout à fait réveillé, se dressa debout et déclara net que le livre était à lui, Guinardon, qu’il l’avait bien et dûment acheté et qu’il ne le donnerait que contre cinq mille francs bien comptés.
— Vous ne comprenez pas ce que je vous dis, répliqua Sariette : ce livre appartient à la bibliothèque d’Esparvieu ; je dois l’y réintégrer.
— Pas de ça, Lisette…
— Ce livre m’appartient.
— Vous êtes fou, mon bon Sariette.
Observant qu’en effet le bibliothécaire avait l’air égaré, il lui tira le livre des mains et essaya de détourner la conversation.
— Avez-vous vu, Sariette, que ces cochons-là vont éventrer le palais Mazarin, et recouvrir de je ne sais quels ouvrages d’art la pointe de