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Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/413

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sante convenait particulièrement à l’ardeur des Trônes et des Dominations. Sur le reste on ne put arracher un mot au vaillant chef, et ce silence parut la marque d’un génie sûr de lui.

Dès que l’ennemi fut signalé, Michel envoya à sa rencontre trois armées commandées par les archanges Uriel, Raphaël et Gabriel. Les étendards aux couleurs de l’Orient se déployèrent dans les campagnes éthérées, et les foudres roulèrent sur le pavé d’étoiles. Trois jours et trois nuits on ignora sur le Mont du Seigneur le sort de ces armées adorables et terribles. À l’aube du quatrième jour, les nouvelles arrivèrent vagues et confuses. On apprenait des victoires indéterminées, des triomphes contradictoires. Les faits glorieux s’accumulaient et s’écroulaient en quelques heures. Les foudres de Raphaël, lancées sur les rebelles, en avaient, assurait-on, consumé des escadrons entiers. Les troupes commandées par l’impure Zita étaient ensevelies, affirmaient des gens bien instruits, sous les tourbillons d’une tempête de feu. On disait le farouche Istar précipité dans le gouffre et retourné cul par-dessus tête si brusquement que les blasphèmes vomis par