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Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/414

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sa bouche s’étaient achevés en un pet furieux. On aimait à croire que Satan, chargé de chaînes de diamant, était de nouveau plongé dans l’abîme. Cependant les chefs des trois armées n’avaient point envoyé de messages. Aux rumeurs de gloire se mêlaient des bruits sourds qui faisaient craindre une bataille indécise, une retraite précipitée. Des voix insolentes prétendaient qu’un esprit de la dernière catégorie, un ange gardien, l’infime Arcade, avait tourné et bouleversé la resplendissante armée des trois grands archanges.

On parlait aussi de défections en masses dans le ciel septentrional où avait éclaté la révolte avant le commencement des temps, et certains même avaient vu de noires nuées d’anges impies qui rejoignaient les armées rebelles formées sur la terre. Mais les bons citoyens ne prêtaient pas l’oreille à ces bruits odieux et s’attachaient aux nouvelles de victoire qui allaient de bouche en bouche s’affirmant et se confirmant. Les hauts lieux retentirent d’hymnes d’allégresse ; les Séraphins célébrèrent sur la harpe et le psaltérion Sabaoth, dieu du tonnerre. Les voix des élus s’unirent à celles des anges pour glorifier l’Invisible. À